Comme tout autre type d’assurance, l’assurance-maladie assure contre un risque, celui de tomber malade.
Pour le comprendre, il faut déjà s’intéresser au principe économique de l’assurance, tout court. La vie n’est pas toujours rose et personne n’est à l’abri d’un dommage. Ce dernier peut prendre la forme d’un accident (de la route), d’une casse (de son téléphone portable), d’une perte (de son porte-monnaie) ou justement… d’une maladie. L’assurance est un moyen de se prémunir contre l’éventualité d’un événement qui peut causer un dommage – un dommage qui, souvent, serait trop lourd à supporter pour un seul individu s’il se produisait.
Contre le paiement d’une prime, et sous certaines conditions (définies dans un contrat), l’assurance indemnise l’assuré en cas de sinistre en puisant dans ses fonds. Pour proposer cette prestation, l’assureur a dû, au préalable, conclure un grand nombre de contrats avec d’autres particuliers et/ou entreprises. Comme seuls certains de ces derniers subiront un sinistre, le dommage financier est réparti entre de nombreux payeurs de primes. Ce principe, qui consiste à réunir les risques dans un bassin et les assumer conjointement, s’appelle la «prise en charge collective des risques».
L’assurance-maladie fonctionne exactement sur le même principe. Les assurés paient une prime pour s’assurer contre le risque de tomber malade. En cas de maladie, une partie des frais engendrés pour se faire soigner sera prise en charge par l’assurance-maladie qui se sert de l’argent des primes versées pas le collectif d’assurés.
La Suisse connaît deux types d’assurances-maladie :
Dans ce qui suit nous nous intéresseront à l’AOS, puisqu’elle concerne tout le monde.
Dans l’AOS, les assureurs ont l’obligation d’accepter n’importe quel assuré. En 2019, vous aviez le choix entre 51 compagnies d’assurance. Les prestations sont les mêmes mais certaines conditions peuvent varier en fonction de l’assurance et des préférences de l’assuré:
Outre la prime d’assurance-maladie, une partie des coûts des traitements médicaux reste à votre charge – la participation aux coûts. La participation aux coûts se compose des deux éléments suivants:
Pour résumer, en cas de maladie, les frais liés se partagent entre:
Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2018, les coûts du système de santé en Suisse se sont élevés à plus de 80 milliards de francs.
En comparaison internationale, les coûts de la santé sont élevés en Suisse. En 2018, ils représentaient 12% du produit intérieur brut du pays. Seuls les Américains dépensent davantage que les Suisses pour leur santé. Les Suisses dépensent même plus en primes d’assurance-maladie qu’en nourriture et en boissons non-alcoolisées:
Et ça augmente. Autant les coûts totaux (qui ont augmenté de plus de 30% depuis 2010) que les coûts à charge de l’AOS (+34%):
Ce qui a une influence sur les primes. Entre 1996 (introduction de la LAMal) et 2019, les primes ont augmenté entre 145% et 170% selon les calculs.
Les facteurs de la hausse des coûts de la santé sont multiples et bien connus:
La santé est un «bien de luxe», c’est-à-dire un bien dont la consommation augmente plus fortement que le revenu. Depuis l’introduction de la LAMal en 1996, le revenu des ménages suisses a augmenté de 14’000 francs par tête. Il n’est donc pas étonnant que la prime moyenne annuelle ait plus que doublé, passant de 1’700 à presque 3’800 francs, sur la même période.