Tirer parti des contenus multimédias en classe

Trois questions à Tania Chytil

Le paysage médiatique a subi et subit toujours de grands bouleversements ces dernières années, notamment en lien avec les nouvelles technologies qui ont révolutionné notre façon de consommer l’information. Les nouvelles générations disposent aujourd’hui comme jamais auparavant d’un accès direct à l’information, tant sous forme de vidéos didactiques et que de fake news: l’éducation aux médias devient donc une nécessité. Quant au corps enseignant, il peut tirer parti de contenus vulgarisés sur de très nombreux sujets touchant notamment à l’économie.
Tania Chytil, journaliste et productrice Education et Jeunesse à la RTS, explore pour nous les tendances actuelles en matière de transmission des savoirs et le rôle que les médias peuvent y jouer.

Outils et liens

Via sa rubrique «Outils et liens», Iconomix propose une compilation de sources pertinentes et actuelles en lien avec l’économie et extérieures au monde d’Iconomix. La liste de liens est régulièrement enrichie.
La catégorie «Connaissances multimédias» propose une sélection de vidéos, infographies ou documents de référence qui présentent des sujets économiques complexes de manière claire et didactique.

Iconomix: Quelles sont les principales tendances actuelles en matière de transmission des savoirs, et comment les enseignants peuvent-ils tirer parti de ces évolutions?

Tania Chytil: Ces dernières années, la manière de s’informer a énormément changé. Suite à l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux, l’information n’est plus transmise à travers le prisme des journalistes. Désormais le travail de vérification et d’analyse revient souvent aux consommateurs de l’information. Une tendance actuelle est donc l’éducation aux médias, qui est entrée dans le plan d’études romand comme l’un des trois piliers de l’éducation numérique. Comme les enseignants ne sont pas forcément formés au sujet, la RTS est en train de faire un effort particulier dans ce domaine. Le format de nos contenus a également changé. La grande tendance est aux plus longs formats au lieu de 3 minutes ou même 30 secondes il y quelques années. Et ce alors même que la capacité de concentration des jeunes a diminué et que les formats courts restent nécessaires pour la transmission du savoir en classe.

Quel rôle les médias peuvent-ils jouer dans l’accompagnement des enseignants et des élèves du Secondaire II?

La production jeunesse de la RTS s’est réduite drastiquement depuis une dizaine d’années en raison de coupes budgétaires. Il nous faut donc répartir intelligemment les moyens disponibles. Nous produisons nos propres contenus pour les plus petits, tandis que pour les adolescents nous faisons de l’agglomération de contenus, c’est-à-dire que nous vulgarisons d’autres émissions, par exemple le téléjournal. À l’avenir, on aimerait aussi rendre des sujets de l’émission Géopolitis plus pédagogiques pour les 12-14 ans et créer des modules plus courts et facilement utilisables en classe. Nous prévoyons aussi une série sur l’intelligence artificielle en collaboration avec nos collègues des médias francophones publics.

Quels sont les avantages majeurs de la vidéo par rapport au texte pour la transmission de concepts aux jeunes?

En classe, c’est souvent plus facile de regarder une vidéo tous ensemble que de lire un texte: les ados sont très sensibles à l’image, ils sont nés avec et utiliser ces codes-là permet de capter leur attention. Encore faut-il le faire correctement, ce qui est plus délicat. Sur le site de RTS Découverte, nous présentons des questions-réponses en vidéo. J’ajoute toujours l’information sous forme de texte en dessous et je pense qu’il est aussi important d’insérer de l’infographie et des mots-clés à l’écran, puis de résumer les points principaux en fin de vidéo. En effet, on n’apprend pas tous de la même manière et proposer la même information dans des formats divers profite aux élèves qui mémorisent autrement.

Tania Chytil

Source: RTS

Tania Chytil est journaliste et productrice à la RTS, passionnée d’éducation et de sciences. En 2007, elle rejoint RTS Découverte pour y décrypter, entre autres, les questions scientifiques et promouvoir l’éducation aux médias. Elle est aujourd’hui productrice de cette plateforme Internet qui propose des dossiers thématiques sur la science, la santé ou encore la société. Elle anime régulièrement des émissions, produit des séries de dessins animés, collabore avec les universités et anime des ateliers sur l’éducations aux médias dans les classes romandes.

Article de:
Iconomix Team
créé le 03.06.2025